Le 10 octobre prochain sortira le premier long métrage de Jean-Philippe Gaud, Tazzeka. Le réalisateur nous dévoile avec pudeur la vie d'Elias, un jeune marocain passionné de cuisine. Une histoire de cultures croisées, de peines et de désillusions que le spectateur est invité à suivre.
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Elias apprend la cuisine aux côtés de sa grand-mère dans le rif marocain. Quelques années plus tard, l'occasion lui est donné de cuisinier pour un grand chef parisien de passage à Tazzeka. Un épisode qui vient bouleverser sa vie et qui le décide à traverser la Méditerranée. A Paris, il fait l'expérience de la pauvreté, des travaux physiques sur les chantiers, de la solitude.
L'image au service de la narration
L'histoire s'ouvre au Maroc avec une narration qui prend son temps, une allure de comédie avec quelques éléments dramatiques s'installent dans un décor verdoyant.
L'arrivée d'Elias à Paris est initiée par un changement du traitement de l'image, un décor plus urbain, une caméra qui bouge beaucoup plus vite.
Et c'est là tout le travail qu'a voulu opérer Jean-Philippe Gaud : produire une cassure très nette dans la narration pour faire dialoguer deux cultures.
Un travail sur la langue
Dans le film, les langues françaises et marocaines se mêlent. Elias a un mentor qui lui apprend la langue française ce qui permet aux personnages principaux de parler en français. Au contraire, le reste du village garde la langue marocaine.
Question de réalisme : dans des villages aussi petits, si les gens n'ont pas été éduqués dans des écoles françaises, ils ne parlent pas français.
Pour les arabophones, un effort a été fait sur les expressions utilisées de la région du rif.
Le coproducteur du film, marocain, travaille d'ailleurs avec le réalisateur qui ne parle pas arabe pour lui confirmer que les acteurs utilisent bien les bonnes intonations.
Du réel à la fiction
Tazzeka est un parc naturel qui se trouve entre Fes et Oujda. C'est aussi là que sont les racines d'Elias, qui donnent aussi un titre énigmatique à l'ensemble. Pour l'écriture de ce film, qui se veut fiction, Jean-Philippe Gaud s'imprègne éminemment de l'actualité sans avoir de prétention politique ou de revendication.
Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce film, emprunt de solidarité, de réalisme, avec un très fort potentiel émotionnel !
> Pour écouter l'interview que j'ai réalisé de Jean-Philippe Gaud, c'est ICI.
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