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[In-Pacte podcast] 9 questions à Yves Schemeil pour comprendre l'OMS en temps de covid

Dernière mise à jour : 17 févr. 2021

Préambule : In-Pacte, c'est le podcast du laboratoire Pacte qui donne la parole aux chercheur-es. Le 17 février, nous lançons la deuxième saison du podcast. Chaque épisode est une rencontre avec un-e chercheur-e qui a pris part au séminaire du laboratoire sur "Les conséquences de la crise de la covid". L'objectif de ce podcast bimensuel ? Interroger les chercheur-es sur leurs travaux en moins d'un quart d'heure pour que vous compreniez l'essentiel !


Dans le premier épisode de In-Pacte, nous rencontrons Yves Schemeil, professeur émérite à Sciences-Po Grenoble. Il a mené une étude sur l'Organisation mondiale de la santé et comment elle a été bouleversée par la crise de la covid.

Retrouvez cette interview produite par le laboratoire Pacte et menée par Emilie Wadelle du studio de production sonore Skadi & Co.


 

[AUDIO] Écoutez le teaser de l'épisode avec Yves Schemeil : les conséquences de la crise de la covid sur l'Organisation mondiale de la santé :

 

Émilie Wadelle - Bonjour Yves, et merci d'être avec nous aujourd'hui. Pour commencer, est-ce que vous pouvez nous expliquer quelles sont les entités qui composent l'OMS - l'Organisation mondiale de la santé - et à quoi sert cette organisation ?


Yves Schemeil - C'est une organisation intergouvernementale qui est la résultante d'un certain nombre de bureaux qui étaient responsables des questions sanitaires et des épidémies dans différents pays, notamment aux Etats-Unis, à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Les Américains ont mis en place toute une série de conférences destinées à donner naissance à des organisations, traitant de l'alimentation et bien d'autres domaines. Ils ont lancé une opération qui visait notamment à dupliquer au niveau mondial leurs systèmes de prévention et de suivi des épidémies.


C'est une organisation qui est multiple. Il y a des instances qui sont plus ou moins indépendantes dans la mesure où elles ont une autonomie de financement.


L'Organisation Mondial de la Santé s'occupe des normes et des mises sur le marché de médicaments. Elle s'assure que les vaccins sont sûrs et qu'ils sont bien arrivés à destination. L'organisation cherche un équilibre entre le Nord et le Sud. Ce qui compte, c'est la santé de toute la planète, avec beaucoup de solidarité de la part des pays du Nord envers les pays du Sud. Actuellement, l'organisation s'occupe entre autre de la pollution atmosphérique et du nombre de décès qui en résultent. Cela amène les chercheur-es à travailler avec d'autres organisations.


 

[AUDIO] Écoutez In-Pacte saison 2, épisode 1, avec Yves Schemeil : les conséquences de la crise de la covid sur l'Organisation mondiale de la santé :



 

Émilie Wadelle - Lors du séminaire, vous avez insisté sur la capacité de résilience des organisations internationales comme l'OMS. Qu'est ce que cela signifie?


Yves Schemeil : l'OMS a été créée pour un mandat précis. Si ses actions étaient parfaitement couronnées de succès, il n'y aurait plus de virus qui circulent et par conséquent, elle aurait atteint sa mission et disparaitrait.

C'est le cas de beaucoup d'organisations. Par exemple, le Haut commissariat aux réfugiés a été créé pour les réfugiés en Europe après 1945. Normalement, il aurait dû disparaître une fois les réfugiés réinstallés chez eux : mais ce n'est pas le cas, il est toujours là parce qu'il y a encore des réfugiés partout dans le monde.


La résilience, c'est cette capacité à inventer de nouvelles missions, à couvrir de nouveaux domaines, à trouver de nouveaux instruments de travail qui circulent, qui sont exportés.


L'OMS, c'est essentiellement une organisation qui survit aux critiques, qu'elle ne manque pas de recevoir, par exemple sur son gaspillage, sur la gestion, sur des conflits d'intérêts. Ces critiques répétées devraient aboutir soit à une profonde réforme, soit