Trois semaines. C'est la durée de la dernière résidence du collectif Ici-Même [Gr*] dans l'Oisans, à l'issue de laquelle nous avons été invités avec Radio Campus Grenoble à mettre en sons leur expérience du territoire... et la notre.
Payes tes mollets !
Le 7 juillet dernier, il n'était pas aisé de se rendre à Mizoën, un village habité par quelques 200 personnes en surplomb du barrage et du lac du Chambon. Course de vélo oblige. Et pourtant, nous y sommes arrivées avec Axelle, sous les coups de 10 heures du matin. Le lieu est extrêmement bien tenu. Ca ressemble à tous les petits villages de montagne qui ne souffrent pas encore du trop plein de tourisme, alors même que le plateau d'Emparis n'est qu'à quelques encablures. L'horloge de la vieille église, en hauteur, rythme l'heure, à coups de cloches stridents et secs. Et même chaque demie-heure. "Entrez !" vous dit-on !
Après le déjeuner et la sieste, bien méritée en lendemain de fête à Forcalquier chez Radio Zinzine, nous voilà donc parties avec notre micro-chat et notre célèbre Archibald.
Il s'agira de collecter du son : le babyfoot publique cloitré derrière la petite barrière, les éclats de rires des enfants qui dévalent les pentes en rollers ou en vélo. Les aboiements des chiens aussi, et les fontaines d'où coulent une eau claire et fraîche.
Chez les filles de Mizoën
Et puis, à force de déambuler, nos pas nous emmènent tout droit au café. On commence à avoir soif. Et puis quoi de mieux qu'un petit bistrot de village.
Alors on rencontre cette jeune fille, qui a l'air plus jeune que nous. Elle vient de reprendre l'endroit avec sa cousine. Pas de bail commercial, une petit épicerie quand c'est un peu loin pour se déplacer, une restauration le midi grâce à une cuisine toute neuve achetée par la mairie.
Les motards s'arrêtent. Ici, il n'est pas rare qu'on commande un Perrier. En allemand. En anglais. Le temps semble un peu suspendu.
Agence de conversation
Il ne nous reste plus qu'à écrire. On choisit avec Axelle de se la jouer à la Georges Perec. Parce qu'on se connait bien. Et que la Tentative d'épuisement d'un lieu parisien, on l'a déjà joué : c'est nos Perocophonies à nous. On se regarde, on pose nos voix, on se complète. Tout ça en live.
Il est 18h. Les premiers auditeurs/spectateurs/habitants commencent à arriver. Les enfants tapent aux machines à écrire. Celles là même qui permettent à la team Ici-Même de récolter des témoignages. Et puis avec les adultes, on joue au jeu de la discussion. Pas de gagnant, pas de perdant. Les cartes décorées et pensées par des collégiens de la vallée, permettent de se connaître et d'échanger autour de thèmes divers, qui font appel à l'expérience et aux ressentis de chacun. C'est aussi l'occasion de parler un peu de soit, mais surtout d'écouter l'autre.
Le soleil rase la cime des montagnes.
Il est 20h, il est déjà le temps de commencer. Alors on invite ceux qui sont là à venir s'installer dans la salle polyvalente, autour de la table folle, en bois flexible, qui monte, qui descend, qui tournicote. Et puis on bascule l'antenne en direct de l'Oisans.
La soirée fût belle.
Et pour écouter la création sonore, en podcast, c'est I-C-I--M-E-M-E
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